LES BIEN-FAITS DU FEU
Explications :
Pourquoi être assis autour d’un feu est si relaxant : regarder la lumière vacillante éveillerait notre « homme des cavernes » intérieur, et ferait même tomber notre pression artérielle
Le très sérieux Dr Lynn, anthropologue à l’Université d’Alabama, a publié une étude dans la non-moins sérieuse revue Evolutionary Psychology, dans laquelle il arrive à la conclusion que l’effet relaxant du feu sur les humains est le fruit de l’évolution.
Dans son étude, il décrit les résultats observés lors d’une expérience, menée auprès de 226 adultes, qui ont passé du temps à regarder une vidéo de feu de cheminée (ou de poêle à bois), accompagnée d’effets sonores. Leur pression artérielle a été prise avant et après avoir vu le feu, à plusieurs reprises, à des moments divers de la journée.
Le Dr Lynn a ainsi prouvé que «la tension artérielle des participants diminuait régulièrement», observant que plus les gens regardaient le feu, plus ils devenaient détendus.
Il a également indiqué que l’expérience semblait rendre les individus plus sociables.Les résultats de l’étude tendent à prouver que « le feu de cheminée induit une relaxation dans le cadre d’une expérience multi-sensorielle, absorbante et sociale ».
Selon l’anthropologue, cette réponse physiologique chez l’homme moderne, observant un feu de bois, tirerait son origine de l’évolution. Elle daterait de l’âge de pierre, époque à laquelle l’homme se détendait autour des feux de camp pour «profiter du milieu social via des interactions au coin du feu», ce qui signifie qu’ils se sentaient plus en sécurité.
A l’origine, l’effet du feu aurait eu le même effet sur l’homme des cavernes.
Ainsi, pour l’anthropologue, le fait pour les hommes préhistoriques de se rassembler autour de feux de camp pour se réchauffer et cuisiner, leur aurait permis de développer des liens sociaux, ce qui leur aurait donné un avantage de survie. Il s’appuie là sur la théorie de l’évolution de Charles Darwin, qui estimait que les gènes perdurent s’ils apportent « un bénéfice de survie à l’espèce ».
De nos jours encore, dans l’imaginaire collectif, se rassembler autour d’un feu est l’idée que beaucoup de gens ont d’une soirée d’hiver parfaite.
L’anthropologue affirme ici que cette « fonction » du feu, profondément enracinée dans nos gènes, et donc le fruit de l’évolution, tirant ses origines de la préhistoire, lorsque l’homme de l’âge de pierre se socialisait autour des feux de bois, pour se sentir en sécurité, au chaud, tout en entretenant des liens sociaux avec ses congénères.
Les premiers humains auraient donc associé la lumière vacillante, les bruits de crépitement, la chaleur et les odeurs distinctes des feux de camp à la détente et à l’amitié : «Pour les premiers humains, le feu prolongeait probablement la journée, apportait de la chaleur, aidait à la chasse, éloignait les prédateurs et les insectes, éclairait les endroits sombres et facilitait la cuisine», explique-t’il dans son étude.
« Les feux de camp ont certainement eu par conséquent, des effets sociaux et de relaxation qui auraient pu renforcer le comportement pro-social », c’est-à-dire visant à aider, réconforter, et se soucier des autres.
L’expérience :
- Un total de 226 adultes ont passé du temps à regarder une vidéo de feu de cheminée, avec des effets sonores.
- Leur pression artérielle a été prise avant et après avoir vu le feu, à divers moments de la journée.
- La pression artérielle des individus a diminué après qu’ils ont regardé le feu, ils sont devenus plus détendus au fur et à mesure qu’ils se concentraient sur les flammes.
- Regarder le feu semblait aussi les rendre plus sociables.
Source (en anglais) : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25387270